Oando balaie d’un revers de main les soupçons de la SEC nigériane

Le groupe énergétique intégré déclare néanmoins « pleinement coopérer » avec le gendarme de la Bourse, dans le cadre de l’enquête déclenchée suite au signalement de deux actionnaires étrangers d’Oando. La SEC soupçonne des cas de mauvaise gestion et de fraude.

le 21/07/2017 à 15h54, par Jude Fejokwu

« La compagnie [Oando Plc] comprend que la Securities & Exchange Commission (SEC) est en possession d’une correspondance contenant (selon nous) des allégations infondées, trompeuses et diffamatoires concernant divers dossiers qui ont déjà été approuvés par le conseil d’administration, les actionnaires et, dans certains cas, la SEC”.

C’est ce qu’explique Ayotola Jagun, le Chief Compliance Officer et Company Secretary d’Oando dans un communiqué.

Oando ajoute que la société est cotée en Bourse aussi bien au Nigeria qu’en Afrique du Sud et que toute information de cette importance pourrait avoir un grave impact sur la santé financière de l’entreprise.

Le groupe énergétique explique toutefois collaborer pleinement avec la SEC dans l’exercice de ses fonctions de régulateur des marchés de capitaux en fournissant toutes les précisions appropriées sur les questions soulevées dans la correspondance envoyée à la SEC.

L’enquête porte sur la structuration de l’actionnariat du groupe du magnat Wale Tinubu suite au rachat des actifs en production de ConocoPhilips par Oando il y a trois ans, pour une somme payée en liquide, de 1,65 milliard $ à l’époque.

DG d’Oando, Tinubu est un proche de l’ancien gouverneur de l’État fédéral de Lagos et chef du parti au pouvoir ABC, Bola Tinubu.

Le contrat de vente des actifs de ConocoPhillips avec Oando a été conclu en juin 2014 lorsque le cours du pétrole chiffrait 112 $ le baril. Au quatrième trimestre de l’année 2014, le prix du baril s’est effondré de presque 50%, à moins de 60 $.

Les deux actionnaires pointent du doigt la surévaluation des actifs de Conoco, construite sur des prévisions erronées et optimistes du prix du baril selon eux.

Pour rappel, pour l’année 2014, Oando n’a publié ses résultats qu’en octobre 2015, soit sept mois après la date limite. Sur l’exercice 2014, Oando a déclaré une perte de -184 milliards de nairas (-822 millions €).

Les résultats d’Oando (non audités) du premier trimestre 2017 font état d’une hausse du chiffre d’affaires de +116%, à 138,4 milliards de nairas, et d’une augmentation de la marge brute de +53%, à 13,4 milliards nairas. Mais affichent une chute du bénéfice après impôts de -58% (à 1,7 milliard de nairas). La dette du groupe a été ramenée à 226 milliards de nairas sur la période (-29%).

Le groupe est actif dans l’upstream (présent sur une quinzaine de blocs pétroliers), le midstream (centrales) et le downstream (stations-service) et opère aussi une unité de trading.

Ocean and Oil Development Partners Limited (OODP) détenait une participation de 55,96% d’Oando au 31 Décembre 2016. OODP est contrôlé à 40% par la famille de l’entrepreneur italo-nigérian Gabriele Volpi, à 40% par Wale Tinubu et à 20% par Omamofe Boyo, directeur général adjoint d’Oando.

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